FUTUR MÉDECIN (1H)

Mais enfin monsieur, c’est ridicule, je suis en seconde année de médecine…

La dame s’est plainte de son épaule, a même poussé un cri ! Alors bien sûr que je me suis précipité sur elle pour lui ôter son corsage et lui faire un massage ! Mais tâter, tripoter les gens fait partie du métier de médecin que je sache. Vous vous attendiez à quoi ? Que je la prenne en photo ?

Me convoquer au poste pour si peu, alors là, on aura tout entendu. Tous les médecins sont des pervers dans ce cas ! Très bien, je ne ferai plus rien, quelqu’un pourra s’effondrer devant moi, je ferai semblant de n’avoir rien vu.

Purée, vous avez quand même un sacré toupet ! Vous voulez maintenant me parler de vos problèmes cardiaques ? Un cœur doit palpiter, pas la peine de chercher la petite bête… Et un peu de stress, c’est très bon, et dans la police, c’est même tout à fait normal. Vous voyez, moi, je pense au métier que vous exercez.

Ben il faut savoir. Vous venez de me dire de moins m’intéresser aux gens, de penser aux conséquences de mes actions. Les forces de l’ordre souhaitent désormais que les médecins en fassent moins, soient moins consciencieux. Très bien. Message reçu.

Qu’est-ce qui vous arrive maintenant ? Pourquoi vous avez la main sur la poitrine ? Ah non, je ne vais pas vous demander ce qui vous chagrine ! Non, non, je ne veux pas savoir où vous avez mal, où ça vous tiraille. Vos gémissements doivent être votre manière… de me dire… que tout baigne, c’est ça ? J’ai bien compris ?

Pardon ? Vous hachez vos mots, je ne vous entends plus très bien… Et là… plus rien, grand silence. J’en conclus donc… que vous souhaitez que je vous laisse tranquille, comme j’aurais dû le faire pour la dame de tout à l’heure ? Aucun souci, je vous laisse.

Bonne journée à vous… et surtout, reposez-vous bien !

© C.M.